Il ne s’agit pas dans ce cas d’une étoffe de luxe, bien au contraire, mais d’un grand traité commercial entre l’Union européenne et les USA. Sous prétexte de vouloir développer l’économie mondiale, il semble en réalité pouvoir anéantir l’agriculture paysanne française. Explications en quoi ce traité est une grave menace pour leur profession et pour nous consommateurs.
Le Tafta ou un véritable cadeau empoisonné.
TAFTA, c’est l’acronyme de TransAtlantic Free Trade Area ou égaelement dénommé le PTCI, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ou bien encore le TTIP, Transatlantic trade and investment partnership, ouf ! Le concept : définir une immense zone de libre échange entre l’Europe et les Etats-Unis, un marché de consommateurs estimé à 750 millions de personnes pour une étendue de près de 15 millions de km2. Pour vous faire une idée, cela représente tout simplement la moitié du PIB mondial et quasiment le tiers de ses échanges commerciaux. Il faut savoir que pour 1000 hectares, il y a 57 emplois en moyenne en Europe pour juste 6 Outre Atlantique.
Voici clairement ce que prévoit le Tafta.
Pour développer et augmenter les échanges entre le «vieux» continent Europe et la «pimpante» Amérique, on fait disparaitre à la trappe tous les droits de douane, idem pour les normes sociales et celles de l’environnement qui ont bien trop de contraintes vous pensez bien et pire encore on fait disparaitre les préférences locales et nationales dans les marchés publics.
Et le rôle des agriculteurs locaux ?
Cet accord permettrait aux Etats-Unis d’exporter toute leur surproduction de bovin, quant à la France elle écoulerait lait et oeufs avec plus d’aisance. C’est prés de 300 000 tonnes de viande bovine qui arriverait sur notre sol national sur un marché bien saturé. Ces produits aux tarifs nivelés provoquerons forcément la chute du cours du boeuf et la déstabilisation des éleveurs de la filière ovins et bovins de nos campagnes, qui sont déjà fortement endettés pour la plus part.
A cette heure, ils se battent contre ces viandes en provenance des pays de l’Est qui ont des coûts de production bien inférieurs. Quant aux consommateurs Français, ils souhaitent retrouver une production qualité et refusent le poulet au chlore ou le boeuf aux hormones.
Il faut savoir qu’aux USA, les volailles sont désinfectées avec du chlore, les boeufs sont nourris avec une quantité d’hormones de croissance, sans compter les OGM, les carcasses sont traitées à l’acide lactique.
Pour une agriculture des hommes
En Europe les fermes sont 10 fois plus petites qu’aux USA tout en employant 10 fois moins de monde, faites le calcul ! Y sont implantés des fermes usines (ces termes sont-ils compatibles d’ailleurs ?) et un nombre considérable de production hors-sol. C’est forcément se soumettre à la loi du plus fort et du plus gros, au bénéfice de qui finalement ? C’est signer l’arrêt de mort de nos régions et plus encore des circuits courts de par leur disparition physique !
Autre menace venant d’un des volets du Tafta, celui de la promotion des produits locaux dans les services publics. Si ce traité est accepté, il sera impossible d’exprimer une préférence locale émanante des offres publics et donc des cantines des écoles par exemple.
Au Etats-Unis, les poulets sont rincés au chlore.
Il faut l’abandon de ce traité. C’est un système « perdant-perdant ». Il y a déjà la PAC pour organiser et réguler ces marchés. TAFTA ignore le nombre nécessaire d’agriculteurs. L’agriculture doit rester en phase avec son territoire. Elle doit conserver une taille humaine, refuser que ce soit les capitaux qui commandent les exploitations locales mais les agriculteurs semblent être ignorés bien qu’ils soient bien placés pour donner leur point de vue… reste la mobilisation citoyenne.
Une explication en
vidéo des Décodeurs du journal Le Monde >
Webographie :
Le TAFTA selon Wikipedia
Les Jeunes Agriculteurs et le TAFTA
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