C’était une première pour beaucoup d’entre eux et cette course de caisse à savon à Wasselonne a eu les effets euphoriques escomptés. Les organisateurs affichaient un sourire de satisfaction en regard des efforts consacrés, les spectateurs s’en donnaient à coeur joie pour encourager les compétiteurs. Du coté des  participants, certains ne pensaient légitimement qu’à s’amuser et à faire le show tandis que d’autres, surpris par leurs propres performances, tentaient de conserver ou d’améliorer leur classement final.

Tout était prêt, seule la météo restait incertaine. Les éclaircies semblaient durer pour soudainement disparaitre, chassées par des nuages menaçants, crachant parfois de courtes averses. Le vent soufflait et provoquait une sensation glaciale dans tout le corps. Wasselonne se réveillait ce samedi matin avec l’angoisse d’une fête annoncée tournant au fiasco météo.

Pas du tout découragés, les organisateurs plaçaient les barrières, remplissaient les sacs de pailles, s’assuraient des liaisons radio tandis que les participants commençaient à s’installer et à régler leur véhicule.

A l’image de Jean-François Albrecht, natif de Wasselonne, qui venait de passer plusieurs semaines à monter sa première caisse à savon. Partant sur la base d’une tondeuse autoportée, avec l’aide de sa femme et ses enfants, il a dépouillé l’ensemble des éléments moteurs et autres pièces mécaniques inutiles.

Ensuite ils ont riveté des plaques métalliques pour gagner en aerodynamisme, posé un arceau de sécurité pour finalement confier leur bolide à Arc Electronic à Marlenheim qui leur a installé spots et leds. Eblouissants !

Quand on interroge les participants, on constate que tous ont fait oeuvre collective, demandant un coup de main aux copains, à la famille, aux voisins, aux collègues de boulot. Trop content de participer à leur façon à un sujet aussi farfelu, chacun a pu apporter son savoir-faire.

La compétences la plus recherché étant clairement celle de soudeur. C’est d’ailleurs l’équipe Charette qui en à fait la preuve en constituant un cercueil roulant, affublé des attributs squelettiques de circonstance. Un résultat esthétique cohérent allié à de vraies performances.

Leur châssis tubulaire soudé et bien rigide leur a permis de conserver une avance acquise dès les premières descentes. Juste derrière ce sont les tout aussi rigolards Red Poule qui les talonnaient. Une caisse à savon si élaborées qu’on la penserait sortie d’un bureau d’étude.

D’ailleurs, sur la vidéo plus bas, on constate qu’elle possède de vrais amortisseurs lors du saut du tremplin. D’autres équipes, affichant le sourire goguenard, s’y étaient pris juste quelques jours avant en assemblant, presqu’au hasard, des éléments qui leur semblaient pouvoir tenir lieu de véhicule. On sentait bien à les voir que c’était fait « à l’arrache » et que tout reposait sur le génie impulsif. Des résultats assez aléatoires pour des vitesses parfois surprenantes. Comme quoi l’intuition, dans ce type de course, a encore sa place !