Les habitants de Westhoffen et de sa région sont très attachés à leur cadre de vie. La nature environnante leur apporte sérénité et bien-être et se dessine parfois comme un paysage bucolique dans lequel ils aiment se plonger, le temps d’un instant.
Imaginez, promeneurs, que votre route vous mène sur ces terres. Imaginez que vous y croisiez un habitant et qu’il vous raconte une histoire. Une histoire qui vous entraine un soir d’été dans un jardin à l’heure où le bourdonnement des abeilles, réfugiées dans le mirabellier, s’était tu.
Asseyez-vous dans l’herbe et écoutez : « Le vent qui s’était levé avec l’arrivée de la nuit, jouait avec les feuilles des arbres fruitiers. Le fil à linge tendu entre deux arbres berçait les quelques pinces oubliées.
C’est alors qu’un son cristallin apporté par une douce brise vint interrompre ma rêverie. L’espace d’un instant, il me revint à l’esprit la légende de la cloche d’argent liée à mon village.
Une jeune fille s’était égarée dans la forêt de Westhoffen, elle avait marché de longues heures sans retrouver sa route et c’est au son de la cloche du Staedel qu’elle avait retrouvé son chemin ».
Photographie : Jonathan Schimberlé
« J’étais en retard sur la route entre l’ubac
et l’adret de la colline… »
Imaginez ensuite qu’un autre vous parle avec humour d’une rencontre avec une biche.
Il vous dirait sans doute ceci : « J’étais en retard sur la route entre l’ubac et l’adret de la colline. J’appuyais sur le champignon. Aussi, traitrise, moi qui prend le temps de rouler peinard pour me rendre sur le chemin de l’école chaque matin à observer les différences que m’offre chaque jour la forêt, bien conscient de ne pas être le seul animal en ce lieu, je n’eus le temps d’apercevoir la biche effarouchée qui rebroussait chemin. Reflexe salutaire au moment où je la croisais. Elle venait de la droite. Savait-elle qu’elle était prioritaire ? »
Photographie : Jonathan Schimberlé
Si vous continuez votre route en direction d’un petit chemin qui va vers l’ouest en face de la salle polyvalente du village, vous atteindrez un pré où une promeneuse donne du pain aux frisons. Elle vous proposera d’aller grappiller quelques cerises au goût sucré, comme des bonbons :
« Je sais même où il y a des griottes, ce sont mes préférées mais elles mûrissent en dernier ! »
Elle vous dira sans doute, qu’ici, les paysans ont déclaré la guerre aux oiseaux à coup de canons qui tonnent toutes les quinze secondes et vous invitera à poursuivre la route :
« Il n’y a plus qu’une ou deux maisons, des hangars, puis des champs de blé et de maïs. C’est beau mais je n’aime pas ces champs où les pommiers sont plantés à un mètre les uns des autres, soumis à une production intense, comme de bons petits ouvriers »
Vous marcherez avec elle pour observer la nature et le ciel et vous entendrez le chant des oiseaux et le bruit de la campagne : « Un tracteur ronronne, on travaille encore à cette heure-ci. Je sens les herbes coupées, en mai c’étaient les lilas ».
« Je m’octroie un moment à moi pour regarder,
pour vivre cette nature et le bien-être qu’elle apporte et là,
je peux rentrer chez moi plus sereine »
Vous retournerez avec elle aux abords du village et vous rencontrerez cette autre qui vous attend sur le bord de la route, après une longue journée de travail et qu’y s’en retourne vers les siens. Tendez l’oreille et écoutez :
« Là, au sortir d’un croisement, je redécouvre la nature environnante.
Là, je respire à nouveau. Là, je vis l’apaisement et je m’octroie un moment à moi pour regarder, pour vivre cette nature et le bien-être qu’elle apporte et là, je peux rentrer chez moi plus sereine ».
Photographie : Jonathan Schimberlé
Le lendemain à l’aube, laissez-vous surprendre par ce villageois qui vous racontera son histoire.
« En sortant de la chambre, je découvrais enfin le jour levant, éclatant d’un soleil rouge à l’horizon, accompagné du verbiage des oiseaux.
Etais-je seul au monde à vivre cet instant d’un jour nouveau ? Y avait-il un voisin qui lui aussi s’était levé trop tôt, enveloppé par la fraicheur du petit matin ? Tout s’orchestrait dans un joyeux chaos, chaque élément prenait sa place. Le clocher déclarait cinq heures et le soleil s’était déjà dégagé des collines ».
Il conclura son histoire en vous disant ces mots : « Tout devenait possible, mais déjà me manquaient les bottes de sept lieues qui me permettraient de dévorer ces paysages qui semblent infinis ».
Photographie : Jonathan Schimberlé
Le texte de cette page est la production d’un atelier d’écriture qui s’est déroulé le jeudi 09 juin à La Bibliothèque des Remparts de Westhoffen. Animé par Laetitia Paz-Pelletier, elle a constitué ce texte grâce à ceux des participants : Maurice, Calou, Cathy, Rose, Séverine. Les photographies sont celles de Jonathan Schimberlé > voir sa page Facebook