En fin d’après midi, ce dernier 07 juin 2016 vers 18h, un orage de plus se déclenchait au-dessus de Wasselonne. D’apparence anodines, ces précipitations deviennent pourtant rapidement diluviennes et saturent le Heylenbach, un cours d’eau canalisé qui traverse la commune. Rejoint par le débordement du Wiedgraben venant de Hohengoeft, les eaux engorgent totalement la conduite forcée, jaillissent des bouches d’égouts tel des geysers, et transforment la chaussée en torrent de boue. Une inondation aux conséquences dramatiques est en cours.
Une vidéo d’inondation comme témoignage
A ce moment, un des voisins de Denise Badia Sneij, qui habite en amont, vient frapper à sa porte « Tu as vu ce qui se passe en bas ? ». Denise, qui ne quitte jamais son appareil photo de poche, sort de chez elle pour se rendre à quelques mètres plus bas et constate que la rue déverse un flot brunâtre sur les habitations, emportant tout ce qui s’y trouve. Denise bascule son appareil en mode vidéo et filme consciencieusement, elle veut que cet enregistrement retrace cet instant dramatique et joue un rôle lorsqu’il s’agira de conforter les témoignages. On y voit des propriétaires de voitures qui arrivent encore à les déplacer, tandis que pour d’autres il est bien trop tard, toutes manoeuvres risquant d’emporter le véhicule et son occupant. On n’entend plus que le bruit du torrent qui s’est formé, on a fini de plaisanter et ceux qui tentent un commentaire teinté d’humour, pour dédramatiser la situation, ne recueillent qu’un regard noir. On a compris, c’est foutu et on ne peut que subir l’inondation. Certains s’y refusent et écopent vainement de l’eau qui ne fait que rentrer à nouveau pour traverser les maisons avec le même débit rageur. Désemparés et impuissants, il faut se résigner et prendre garde à ce qu’on a de plus cher : la vie.
Une inondation imprévue qui tourne à la catastrophe
Les victimes se sont réfugiées à l’étage et observent, les yeux hagards, un cauchemar qui n’en finit pas : l’eau ne cesse de monter, dorénavant les voitures emportées flottent littéralement à la surface de l’eau. Chacun se passe le mot, il parait que le flot est passé de l’autre coté du carrefour, noyant la rue de la gare et les sous-sols sur ses accotés. En effet, les pluies charriées ont envahie la partie basse de Wasselonne, de nombreux commerces et habitations de Wasselonne sont touchés. Ce n’est que vers 23h que le niveau de l’eau se stabilise et commence à s’évacuer. Denise et son mari retournent chez eux, il n’y a rien d’autre à faire, les secours qualifiés sont sur place et font tout leur possible pour venir en aide aux citoyens victimes de cet événement pluvieux exceptionnel. La tête remplie de visions de la catastrophe, Denise et son mari ne trouvent pas le sommeil et continuent de discuter à propos de ce qu’ils viennent de vivre. Dégâts et détresses ne pourront être mesurés que le lendemain, où le levé du jour révélera de façon cruelle l’étendue du désastre : sous-sol et rez-de chaussé dévastés, mobiliers renversés et maculés de boues, murs et isolants gorgés d’eaux souillées, véhicules noyés, la liste et les dégâts semblent incommensurables. Il reste enregistré dans sa mémoire et sur la carte de son appareil photo les images passées de cette inondation que vous pouvez visualiser à travers les vidéos ci-dessous.
Vidéos et images : Denise Badia Sneij
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